Il
n'y a pas d'impasse sous le ciel
le
dernier livre de
Chow Ching Lie
l'auteur du Palanquin des larmes
Isbn : 2-7179-0182-5 - prix public : 21 €
format : 130 x 140, 272 pages, 16
illustrations
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L'auteur
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Extraits
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Concert
«
Il n’y a pas d’impasse sous le ciel » : c’est avec cette foi
profonde que Chow Ching Lie se livre, avec plus de sincérité
que jamais ! Dans ce livre, elle raconte des épisodes marquants
de sa vie tumultueuse, ses succès, ses joies, ses difficultés
et dévoile pour la première fois les secrets de son
endurance, de ce cœur tendre qui palpite au creux d’un caractère
fier, intrépide et indompté.
Le
livre, élégamment illustré de calligraphies de
l’auteur, est presque un manuel de vie. Avec « le Palanquin
des larmes », Chow Ching Lie nous introduisait en Chine par
le récit intime de la tragédie d’une enfant poussée
de force et trop tôt vers sa vie de femme adulte. Dans ce dernier
livre, « Il n’y a pas d’impasse sous le ciel », Chow Ching
Lie illustre sa vie et nous offre les contes, légendes et maximes
bouddhistes qui l’ont nourrie et lui ont donné sa force. C’est
ainsi une porte ouverte, simple et vivante au cœur de la fascinante
civilisation chinoise et d'une certaine sagesse...
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vivre le moment présent
goutte
à goutte l'eau creuse la pierre
Calligaphies
de l'auteur
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J’ai
bénéficié des vertus de la soupe de tigre blanc
L’homme suprême est comme l’eau qui adopte toute forme
Lao Tseu
Un pied
en Asie et l’autre en Europe, je vis à cheval sur deux continents.
Je conserve l’héritage de la Chine d’antan, tout en avançant
vers un monde moderne.
Alors que ma mère était sur le point d’accoucher, ma
grand-mère paternelle affirmait sans l’ombre d’un doute que
ce serait un garçon. Enfin, l’enfant naquit : c’était
moi. La déception de ma grand-mère fut telle que, suffoquée,
elle quitta la chambre en claquant la porte. Mon grand frère
était le premier enfant de mes parents, je fus précédée
de deux sœurs qui moururent prématurément, quelques
jours après leur naissance. On disait que le corps de ma mère
était plus yang que yin. L’énergie yin et l’énergie
yang forment un couple indissociable dans le corps, elles se complètent
et se contrôlent. Pendant sa quatrième grossesse, ma
mère se mit donc à consommer beaucoup de pastèque,
mais uniquement le jus de celle-ci, appelée « soupe de
tigre blanc », car elle a le pouvoir de calmer le yang. J’ai
bénéficié des vertus de cette « soupe de
tigre blanc ». Sa douceur et sa puissance me donnèrent
un cœur tendre et néanmoins indomptable.
De crainte de me perdre, mon père m’entoura dès ma naissance
des soins les plus attentifs, tandis que ma grand-mère, qui
comme tous les chinois témoignait d’une préférence
aveugle pour les garçons, ne chérissait que mon frère
aîné. Ces influences antagonistes préfiguraient
ma destinée. […]
Dans mon enfance, ma fragile santé fut sans doute aggravée
par l’indigence de notre alimentation, mais grâce aux remèdes
de ma grand-mère - cafards grillés, soupe de placenta,
- je réussis à échapper à toutes sortes
de maladies. Maintenant, ce sont les vitamines américaines
qui me maintiennent en bonne santé.
Née pendant la guerre sino-japonaise qui a ruiné ma
famille, je fus accusée d’avoir porté malheur. A chaque
bombardement, ma grand-mère se défoulait sur moi : de
son index recourbé, elle me donnait un coup sur la tête
en sifflant entre ses dents « Je te tape, toi, la porte-malheur.
» Sans cesse, j’étais la victime de son injuste agressivité.
Mais quand mon père rentrait à la maison, c’était
lui qui essuyait mes larmes et, de toute sa tendresse, apaisait mes
douleurs.
Ma famille m’avait permis de développer mon talent pour la
musique, mais à peine sortie de l’enfance, je fus mariée
au descendant d’une très riche famille capitaliste, qui fut
rapidement ruinée par l’arrivée des communistes au pouvoir.
Une fois encore, je devais subir le titre de « femme qui porte
malheur ». Mes joies s’évanouirent et mes chagrins demeurèrent.
[…] Les émotions contradictoires que j’ai ressenties m’ont
forgé un caractère particulier et donné de la
vie une vision insolite et romanesque que l’expérience et la
réflexion n’ont jamais pu corriger.
Souvent, je ne sais quelle est ma véritable existence et je
me laisse guider par cette pensée de Lao Tseu : L’homme
suprême est comme l’eau qui adopte toute forme.
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